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Leiun, de Zengji

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Édité par :

Dernière enquête: 02/04/2007
Difficulty
T2
Longueur
0.00 Km
Altitude de départ
950 m
Hauteur d'arrivée
1392 m
Dénivelé positif
442 m
Temps aller
01h15'
Temps de retour
01h00'
Période recommandée
Exposition
E W S N NW NE SE SW NNE ENE ESE SSE SSW WSW WNW NNW

Introduction

Cette petite randonnée vous emmène à la gauche orographique de la vallée de la Gressoney, dans une zone qui n'est pas encore accessible aux voitures. Le patrimoine architectural est encore intact même si plusieurs bâtiments sont abandonnés et menacent de s'effondrer. Dans le village de Lion (Leiun), une vieille stadel résiste aux ravages du temps : c'est la première que l'on rencontre sur le sentier menant à Colle del Lupo. Sous la plus belle maison se trouve un abreuvoir taillé dans la roche qui, à lui seul, vaut le peu d'effort que cette randonnée exige.

Description

Après avoir quitté la voiture, on part en suivant la balise 3 pour Colle del Lupo sur un beau sentier muletier pavé qui pénètre dans le maquis de feuillus, traverse le pont-canal qui achemine les eaux de la Lys vers le bassin de chargement de la centrale hydroélectrique de la Compagnia Valdostana delle Acque (Compagnie valdôtaine des eaux), et continue à l'ombre des châtaigniers jusqu'à un véritable escalier en pierre qui passe à côté de la grande maison des Lassiti (1060 m). Dans les anciennes maisons, l'évier de la cuisine était simplement une cuvette en pierre placée sous la fenêtre pour mieux profiter de la lumière naturelle. Comme il n'y avait pas d'égout, les eaux sales sortaient directement à l'extérieur par un trou dans le mur. Après un petit replat, un virage conduit au pied d'une ruine se découpant sur le ciel bleu ; les structures en pierre sont encore parfaitement lisibles, celles en bois se sont effondrées depuis longtemps.

Le chemin entre dans les pâturages qui entourent le village de Bioley (Bioule, 1127 m), les belles maisons en pierre sont désolées et vides, le chemin les traverse et juste à la sortie du hameau, il passe devant la chapelle restaurée qui porte la date de 1780 gravée sur le faîtage. Derrière le hameau, le chemin a été refait, il est large et comporte des pavés bien reliés entre eux.

Un peu plus haut, il reste un tronçon bordé dans la vallée par de grandes dalles de pierre enfoncées verticalement dans le sol à la manière de Walser. Dès que l'on atteint le petit plateau du Vasir (1280 m), on aperçoit à gauche une belle maison en pierre avec le pic du Mont Nery derrière elle, et à droite l'arrivée du téléphérique de liaison avec le fond de la vallée. En s'approchant du bord de la falaise, une bonne partie du chemin est visible depuis le belvédère : le départ du sentier où l'on laisse sa voiture, le canal de chargement de la centrale hydroélectrique, le barrage sur le Lys, les toits du village de Bioley.

Le sentier se rétrécit ici, et est bordé par quelques murs de pierre. Un pas après l'autre, on continue à gravir le flanc escarpé de la vallée. Il y a un peu plus de 10 000 ans, les pâturages et la garrigue n'existaient pas ; toute la vallée était occupée par le glacier de la Lys, qui se retirait après l'expansion de la dernière glaciation. Presque sans nous en rendre compte, nous arrivons au village de Lion (Leiun), construit sur le bord d'un plateau suspendu au-dessus du fond de la vallée. Il abrite une poignée de maisons rurales extrêmement intéressantes. La plus grande porte un faîtage daté de 1895, la façade principale comporte quatre étages et l'on accède au premier par un escalier de pierre aux marches larges et bien reliées, un mince mur de pierre faisant office de rampe. À quelques pas de là se trouve l'abreuvoir taillé dans un seul morceau de roche de forme irrégulière. Il a été creusé et ciselé en une petite cavité aux parois bien travaillées.

Pour arriver à la première stèle de la vallée du Tourrison, il faut passer devant les maisons basses en pierre qui occupent le centre du village, et au milieu de quelques ruines apparaissent les vieux rondins de mélèze de cette construction typique en bois. Le matériau utilisé pour sa construction nous indique que nous nous trouvons devant une maison ancienne : ces grands troncs de mélèze étaient courants il y a des centaines d'années, lorsque l'homme a commencé à coloniser les parties les plus élevées de la vallée de la Gressoney ; aujourd'hui, ils ont presque disparu car les bois ont depuis longtemps été coupés et remplacés par des champs et des pâturages.

Pendant des centaines d'années, ces constructions ont suivi le passage des saisons, amoureusement gardées par la main de l'homme. Aujourd'hui, les gouttières faites de minces rondins creusés à l'intérieur sont tombées au sol, une porte en bois résiste à l'insouciance des hommes mais ne défend plus l'intérieur de la stèle où les chèvres entrent pour se réfugier. Du toit, les premières gouttes coulent entre les chevrons et les font pourrir. Depuis quelques années, ces splendides vestiges de l'architecture rurale sont livrés à eux-mêmes, et les structures qui ont défié les siècles risquent de disparaître dans quelques décennies. Tant qu'elles sont debout, montez voir les maisons du Lion (1392 m, 1h15'). 

Les maisons du Lion, c'est l'histoire d'une vie, c'est l'histoire d'une vie.

Nous avons été là