Lac de Cortina, depuis Moulin dessus
Description
Du Moulin, prendre le sentier Revenir le long de la route communale et prendre le sentier, qui se déroule presque à plat sur un tronçon parallèle à l'asphalte, et on peut voir sur la droite une niche caractéristique creusée dans le mur du dessus, utilisée autrefois par les bergers pour s'abriter des intempéries. La pente devient plus raide et nous entrons dans la forêt, après quelques virages le sentier continue presque à niveau au milieu des prés, en aval on peut observer un escalier caractéristique en porte-à-faux, formé par des dalles de pierre encastrées dans le mur de soutènement. La pente augmente à nouveau et après quelques virages serrés, on arrive à la chapelle du village de Mont Mené, fondée en 1747 et récemment restaurée ; elle porte sur sa façade trois fresques dédiées à l'Immaculée Conception, à St Grato et à St Germain. Contourner le village par la gauche et, au dernier petit jardin du carrefour, prendre le sentier de droite qui monte, passer entre les dernières maisons du village, en partie écroulées, et après un raidillon, se retrouver dans les prairies en pente douce face au Grand et au Petit Tournalin. On entre dans la forêt en longeant quatre grands mélèzes et, sous les rochers, on suit le tracé de l'ancien canal d'irrigation, on traverse un ravin dévasté par la crue de 2000 et, en passant sous des rochers à bec d'aigle, on arrive au point de vue sur Valtournenche avec quelques zigzags raides du sentier. En partant du nord, on peut admirer le Corno del Teodulo, le Plateau Rosa, la Roisetta, la Becca d'Aran, le Grand et le Petit Tournalin, la Becca Trecaré, qui cache le col de la Nana, et en contrebas, le lac de Maen. Nous continuons jusqu'à ce que nous sortions de la forêt au pied d'un éboulis, puis le sentier alterne des passages plats et de légères montées au milieu d'une forêt de mélèzes clairsemée. En tendant l'oreille, nous commençons à entendre au loin le grondement du torrent de la Cignana et, haut dans les arbres, nous apercevons les maisons abandonnées du village de Falegnon. On rejoint ensuite la bifurcation pour les lacs de Cortina et, après avoir traversé le pont en bois qui enjambe le torrent, on continue jusqu'à atteindre le tracé de l'Alta Via 1, qui monte de Valmartin. Suivre le balisage et descendre sur quelques dizaines de mètres jusqu'à atteindre le fond de la vallée, traverser un petit pont en bois et prendre le petit sentier qui monte à droite, en laissant le sentier principal qui se dirige vers le village de Mont Perron. Monter une pente raide coupée de plusieurs virages en épingle à cheveux et s'engager dans la gorge creusée par le ruisseau de la Cignana. De l'autre côté de la gorge, le sentier Alta Via 1 qui monte au barrage de Cignana est bien visible. Les deux sentiers montent parallèlement pendant un certain temps, puis, après avoir traversé la bande de rochers qui plonge dans le torrent en contrebas, nous arrivons dans une large clairière où le sentier bifurque brusquement vers le sud, s'enfonçant dans l'ombre de la forêt. Dans l'ombre légère des mélèzes, un sous-bois luxuriant pousse, dans lequel les myrtilles, les rhododendrons et les fleurs de montagne remplissent les yeux de couleurs et le nez de parfums. Après un court passage en terrain vague, le sentier commence à monter progressivement. À la sortie de la forêt, nous rencontrons les étangs des fées, deux lacs éphémères qui se remplissent d'eau claire au dégel ou après de fortes pluies, mais qui se vident et deviennent boueux à la fin de l'été et après de longues périodes de sécheresse. Nous traversons les pâturages plats qui accueillent le petit village de Cortina : une poignée de maisons rurales abandonnées que le temps et la négligence humaine réduiront à l'état de ruines dans quelques décennies. La maison la plus intéressante possède, ou plutôt possédait, sur sa façade est, deux ouvertures dont les linteaux, taillés dans un tronc de mélèze courbé, forment une voûte presque parfaite. Le lac de Cortina se trouve à quelques minutes du village et est accessible en traversant les prairies en direction du sud. De ses rives, on jouit d'un splendide panorama sur les montagnes qui séparent Valtournenche du Val d'Ayas : derrière le village, on aperçoit la Gran Sommetta puis, dans le sens des aiguilles d'une montre, la calotte glaciaire blanche qui recouvre la Gobba di Rollin, la Roisetta, le Grand Tournalin et progressivement tous les sommets qui se terminent presque à l'horizon avec le Mont Tantané et le Zerbion. Au cœur de l'été, le silence qui imprègne ces lieux n'est interrompu que par les aboiements lointains des chiens de bergers et le son grave des cloches des troupeaux en pâture. Ce tableau bucolique a cependant un revers : vers la fin de l'été, la pratique abusive de la fertirrigation rend les rives du lac inaccessibles, recouvertes d'une couche de purin nauséabond projeté par les tracteurs.
L'agriculture est une activité à part entière.