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Croyez-moi, de Zéngji

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Édité par :

Dernière enquête: 16/12/2008
Difficulty
T2
Longueur
0.00 Km
Altitude de départ
950 m
Hauteur d'arrivée
1771 m
Dénivelé positif
820 m
Temps aller
02h30'
Temps de retour
01h30'
Période recommandée
Exposition
E W S N NW NE SE SW NNE ENE ESE SSE SSW WSW WNW NNW

Introduction

Maison de Lion (Leiun).

Description


Après avoir quitté la voiture, on suit le panneau indicateur 3 pour Colle del Lupo sur un beau sentier muletier pavé qui pénètre dans le maquis de feuillus, traverse le pont-canal qui achemine les eaux de la Lys vers le bassin de chargement de la centrale hydroélectrique de la Compagnia Valdostana delle Acque (Compagnie valdôtaine des eaux) et continue à l'ombre des châtaigniers jusqu'à un véritable escalier en pierre qui passe à côté de la grande maison Lassiti (1060m).
Sous une fenêtre, on peut voir le trou pour l'évacuation de l'évier. Dans les maisons anciennes, l'évier de la cuisine était simplement une bassine en pierre placée sous la fenêtre pour mieux profiter de la lumière naturelle. Comme il n'y avait pas d'égout, l'eau sale allait directement à l'extérieur par un trou dans le mur. Après un petit replat, un virage conduit au pied d'une ruine se découpant sur le ciel bleu ; les structures en pierre sont encore parfaitement lisibles, celles en bois se sont effondrées depuis longtemps.
On entre dans les pâturages qui entourent le village de Bioley (Bioule, 1127m), les belles maisons en pierre sont désolées et vides, le sentier les traverse et juste à la sortie du hameau, il effleure la chapelle restaurée qui porte la date de 1780 gravée sur le faîtage. Derrière le hameau, le chemin a été réaménagé, il est large et les pavés sont bien reliés entre eux. Un peu plus haut, il reste un tronçon bordé dans la vallée par de grandes dalles de pierre enfoncées verticalement dans le sol à la manière de Walser.
Dès que l'on atteint le petit plateau du Vasir (1280m), on aperçoit à gauche une belle maison de pierre avec le pic du Mont Nery derrière elle et à droite l'arrivée du téléphérique de liaison avec le fond de la vallée. En s'approchant du bord de la falaise, une bonne partie du sentier est visible depuis le belvédère : le départ du sentier où l'on laisse sa voiture, le canal de chargement de la centrale hydroélectrique, le barrage sur le Lys, les toits du village de Bioley. Le sentier se rétrécit ici, il est bordé par quelques murs de pierre.
Un pas après l'autre, nous continuons à remonter le versant abrupt de la vallée. Il y a un peu plus de 10 000 ans, les pâturages et la garrigue n'existaient pas, toute la vallée était occupée par le glacier de la Lys, qui se retirait après l'expansion de la dernière période glaciaire.
Presque sans s'en rendre compte, on arrive au village de Lion (Leiun), qui est construit sur le bord d'un plateau suspendu au-dessus du fond de la vallée. Il abrite une poignée de maisons rurales extrêmement intéressantes. La plus grande porte un faîtage daté de 1895, la façade principale comporte quatre étages et l'on accède au premier par un escalier de pierre aux marches larges et bien reliées entre elles, un mince mur de pierre faisant office de rampe. À quelques pas de là se trouve l'abreuvoir taillé dans un seul morceau de roche de forme irrégulière. Il a été creusé et terminé à coups de ciseau jusqu'à obtenir un petit creux aux parois bien travaillées.
Pour arriver à la première stèle de la vallée du Tourrison, il faut passer devant les maisons basses en pierre qui occupent le centre du village, et au milieu de quelques ruines apparaissent les vieux rondins de mélèze de cette construction typique en bois. C'est précisément le matériau utilisé pour sa construction qui nous indique que nous nous trouvons devant une maison ancienne : ces grands troncs de mélèze étaient communs il y a des centaines d'années, lorsque l'homme a commencé à coloniser les parties supérieures de la vallée de Gressoney, maintenant ils ont presque disparu parce que les bois ont été coupés depuis longtemps et remplacés par des champs et des pâturages.
Pendant des centaines d'années, ces constructions ont suivi le passage des saisons, amoureusement gardées par la main de l'homme. Aujourd'hui, les gouttières faites de minces rondins creusés à l'intérieur sont tombées au sol, une porte en bois résiste à l'insouciance des hommes mais ne défend plus l'intérieur de la stèle dans laquelle les chèvres entrent pour se réfugier. Du toit, les premières gouttes coulent entre les chevrons et les font pourrir. Depuis quelques années, ces splendides vestiges de l'architecture rurale sont abandonnés à eux-mêmes et les constructions qui ont défié les siècles risquent de disparaître dans quelques décennies.
Ceux qui veulent continuer dans la vallée du Tourrison doivent revenir au début du village et suivre le chemin qui passe à gauche du Lion. En quelques minutes, on atteint l'alpage restauré de Crechtatz-Krechtatz (1400m), derrière lequel apparaît la pyramide aplatie du Weiss Weib (2517m) sur la droite du Mont Nery. On monte entre l'alpage et un petit bâtiment en sous-sol. Après avoir traversé avec un peu d'effort le maquis de noisetiers qui rétrécit le sentier, on continue jusqu'à l'alpage de Tschnnevellj (1494m).
Il est conseillé ici de quitter le sentier et de se diriger en terrain plat vers ce beau bâtiment rural, non encore restauré, dont la poutre faîtière date de 1828. Au fond de la vallée, un morceau de l'ancien chemin est encastré entre les murs de pierres sèches qui sont construits avec des pierres prélevées dans les pâturages et empilées entre les gros blocs qui marquent les flancs du passage. A quelques dizaines de mètres, un petit oratoire se trouve en position panoramique. Une porte en bois et une grille rhomboïdale protègent son intérieur aujourd'hui dénudé, une pierre blanche lui sert de chapeau.
Retournant sur le sentier, on poursuit dans le maquis jusqu'à atteindre le début d'un éboulis. On laisse sur la droite un bâtiment datant de 1920 (1556m) avec la gare d'arrivée du téléphérique remontant du fond de la vallée et une fontaine en bois alimentée par une source, puis, marchant sur un trottoir irrégulier, on se dirige vers la vallée du Tourrison. Les derniers feuillus laissent place aux alpages. Sur la pente raide, quelques vieux mélèzes se dressent, indifférents au temps qui passe. Le rocher lisse qui coupait le chemin a été dompté par l'homme : quelques marches ont été taillées dans sa surface glissante, semblables à celles que l'on voit sur le Mont Chétif à Courmayeur ou sous le Paretone di Arnad.
On passe quelques ruines en aval, puis la pente diminue, et sans plus d'effort on atteint l'alpage Tourrison-Turrudschu en contrebas (1648m), datant de 1886-1932, qui a été soigneusement restauré il y a quelques années. On passe entre les deux bâtiments, puis on descend de quelques mètres, on traverse un ruisseau et, en passant sur un monticule herbeux, on aperçoit les rochers lissés par les glaciers qui se dessinent à travers l'herbe.
En quelques minutes, on atteint l'alpage de Tourrison-Turrudschu en haut (1660m), où se trouve une grande maison en pierre construite sur trois niveaux et, derrière elle, une petite stèle qui servait de grenier à foin. L'intérieur est parfaitement conservé, la toiture a été renforcée et le toit en ardoise reconstruit. Des restaurations comme celle-ci permettent de comprendre comment l'esprit des anciens agriculteurs valdôtains, fait de respect pour le travail de leurs pères et d'attention à la terre, n'a pas encore été complètement perdu, submergé par les fleuves d'argent qui sont dépensés en subventions pour ce secteur.
Nous continuons à travers les pâturages, le silence de cette vallée n'est rompu que par le murmure de l'eau et le bruit du vent entre les mélèzes. Quand on arrive à une bande de rhododendrons et de genévriers, le chemin devient moins évident, on tourne à gauche et on monte la pente avec quelques virages serrés. Puis la pente diminue, on passe au pied d'un pin de pierre aux dimensions monumentales et on continue à travers l'alpage parsemé de gros rochers pour atteindre l'alpage de Credemi-Kredemi (1770 m).
Cette construction à l'aspect insolite, destination de cet itinéraire, mérite une explication. À première vue, ce n'est qu'un des nombreux alpages construits en pierres sèches, dont on apprécie la solidité et l'intégration presque mimétique dans le paysage. Mais en passant derrière, on remarque un énorme monticule de pierres qui rappelle les tombes de héros disparus depuis longtemps. Cette curieuse structure n'a pas été construite pour honorer les morts mais pour protéger le travail des vivants : c'est le pare-avalanche qui protège la malga. Sans lui, les avalanches et leur souffle endommageraient gravement le toit et la partie supérieure du bâtiment. Au contraire, cette grande masse de rochers coupe le flux de neige et le déplacement de l'air, en gardant à l'abri la structure principale de l'alpage.
Ceux qui le souhaitent peuvent continuer l'itinéraire vers Lago Chiaro (env. 2090m) ou vers Colle del Lupo (env. 2342m).

La malga a été construite en l'honneur des morts mais aussi pour protéger l'œuvre des vivants : c'est le pare-avalanche qui protège la malga.

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© 2021 - Gian Mario Navillod
© 2008 - Gian Mario Navillod
© 2008 - Gian Mario Navillod
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