Cheneil, de Cretaz
Introduction
Laissant la voiture sur le grand parvis devant la piscine, on se dirige à plat vers le village de Cretaz, en passant au-dessus des écoles primaires et peu après la chapelle, on monte légèrement, on quitte la route goudronnée pour traverser le centre du village. Sur la charmante petite place du lavoir, une plaque signale la naissance du célèbre guide de montagne Luigi Carrel. En continuant le chemin, on arrive au pont sur le ruisseau du Cheneil et un nuage de fines éclaboussures rejoint le chemin depuis ses eaux blanches et écumeuses. Un peu plus loin, on entre dans la forêt de feuillus. Le sentier muletier, d'une largeur d'un mètre à un mètre et demi, monte en pente régulière à travers le sous-bois humide. De temps en temps, des aperçus agréables des Grandes Murailles et des hameaux de Valtournenche s'ouvrent entre les arbres. Le sous-bois est parsemé de myrtilles et de fraises, de rhododendrons et de myosotis. Seul le bruit sourd et continu des eaux du torrent accompagne les pas de ceux qui marchent sur ce sentier muletier. De temps en temps, on entend le chant des oiseaux dans les arbres. Aucun autre bruit ne vient troubler le calme de la forêt. Peu à peu, les mélèzes et les sapins prennent la place des feuillus. Après une première clairière, qui abrite une petite maison isolée, nous arrivons sur le beau plateau de Promindoz : l'origine du nom du lieu, selon l'abbé Gorret, est liée aux termes amateurs Pro (pré) et Mindo (propre). La référence au pré défriché fait allusion à la coupe de la forêt à l'époque médiévale pour obtenir de nouvelles surfaces cultivables. De l'autre côté de la vallée, on aperçoit au loin la station de pompage de Promoron. L'eau du lac Perrerès y est pompée jusqu'au barrage de Cignana, d'où des conduites souterraines descendent jusqu'à la centrale hydroélectrique de Maen. En poursuivant le sentier, on pénètre à nouveau dans la forêt de mélèzes, en passant parmi les splendides fleurs rouges des rhododendrons. Vous entrez ensuite dans une petite vallée tapissée d'aulnes nains, que le sentier muletier gravit en d'étroits virages en épingle à cheveux. Soudain, les premiers pâturages de Cheneil s'ouvrent, parsemés de violettes, d'anémones et de gentianes. En quelques minutes, on atteint les premières maisons, puis le village tout entier : l'une des rares zones habitées du Val d'Aoste qui ne soit pas encore desservie par la route goudronnée. Le retour se fait par le même itinéraire que l'aller.
Conseils 📎
Les altitudes indiquées sur les panneaux verticaux de l'Alta Via diffèrent de quelques mètres aussi bien de celles indiquées sur les panneaux des communes de montagne que de celles indiquées sur les cartes régionales officielles. Pour éviter de créer une confusion supplémentaire en fournissant une autre série de données altimétriques, j'ai fait une approximation des principales altitudes afin que le voyageur puisse se référer à l'une ou l'autre des altitudes indiquées dans les tableaux. Je signale, par exemple, que l'arrivée à Cheneil se situe pour la Communauté de montagne à 2088 m d'altitude, pour le balisage de l'Alta Via à 2105 m et pour la cartographie officielle de la région à 2115 m. Ces différences sont gênantes mais n'ont pas d'effet pratique. Si un randonneur moyen monte 350 m en une heure, un dénivelé de 35 mètres peut être rattrapé en un peu plus de 5 minutes, ce qui est dérisoire par rapport à la durée moyenne de ces itinéraires.