Dent d'Hérens, depuis le refuge d'Aoste
Introduction
Superbe sommet de 4000 mètres, injustement éclipsé par la présence à si courte distance de sa grande sœur la Gran Becca, dont il n'a, à mon avis, qu'à envier les presque trois cents mètres de plus, la Dent d'Herens est pratiquement invisible dans sa splendeur depuis n'importe quelle localité valdôtaine. Même depuis Breuil-Cervinia, le regard est attiré par cette montagne, reliée à Cervino par une splendide et difficile arête. Le versant nord suisse, d'un dénivelé impressionnant de plus de 1 000 mètres, est une autre affaire, et la vue du versant ouest peut être appréciée en grimpant jusqu'à la Tête de Valpelline, toute proche. C'est précisément le versant italien qui offre la voie d'ascension la plus facile, mais certainement pas la plus sûre : la voie normale longe la face sud après une longue approche sur un glacier très tourmenté, et gravit des pentes raides qu'il faut absolument éviter par temps chaud et aux saisons où elles ne sont pas enneigées. L'ascension de la splendide arête ouest est une toute autre affaire, une ascension sans difficulté excessive mais jamais banale : sûre, avec du bon rocher, toujours aérienne et exposée, et par endroits glaçante, surtout si elle se fait en crampons quand il y a de la neige. N'hésitez pas à l'emprunter également en descente comme alternative à la dangereuse voie normale !
Description
Du Refuge Aoste (2781m), descendre par le sentier en face sur environ soixante-dix mètres et suivre les traces à gauche qui montent raide le long de la moraine jusqu'au plateau où l'on prend pied sur le glacier des Grandes Murailles. Dans un premier temps, éviter de nombreuses crevasses puis, en restant sur le versant orographique droit du glacier (à gauche lors de la montée), à distance respectueuse de la face mais en veillant à ne pas se faire surprendre par les séracs qui se profilent, remonter une raide rampe glaciaire qui mène au plateau situé au-dessus. Poursuivre légèrement la montée jusqu'à atteindre les cols ouest et est des Tiefenmatten séparés par un haut gendarme, dépressions de l'arête qui relie la Tête de Valpelline à la Dent d'Herens.
Poursuivre sur le glacier, en visant la base de la face sud de la Dent d'Herens et la base de la selle elle-même, passer des crevasses gigantesques, passer le terminal normalement à droite, remonter la face sur la neige (45 - 50 degrés) ou en cas de temps sec sur des petits rochers et des éboulis très instables pour 150m en pointant vers l'ouest la section la plus faible sur laquelle atteindre l'arête au-dessus. De là, continuer par l'itinéraire décrit précédemment.
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